Comme un chien dans un jeu de quilles.
Murphy ne meurt jamais. Karin Hann. Éditions B.O.D. Collection l’échappée belle.
Comme un chien dans un jeu de quilles.
Karin Hann, dont nous suivons les écrits depuis de nombreuses années, ne manque jamais de nous étonner, voire de nous épater tant elle se montre originale.
Après ses romans historiques éblouissants, ses essais autour de Marcel Pagnol et Serge Gainsbourg remarquables, voici son « petit dernier », tout aussi inédit.
Deux couples, Elisa, chirurgienne, Marc, éditeur et Solange, épouse dévouée et mère attentive et Aloys, écrivain, vivent leur belle amitié.
Un grain de sable prénommé Francesca ou Franky, assistante littéraire, est de retour. Partie depuis un bout de temps, elle revient raviver leurs souvenirs. À Marc qu’elle a embrassé un soir d’antan alors qu’il allait épouser Elisa ; mais plus sûrement à Aloys.
Pour pimenter le tout, Francesca se fait opérer par Elisa, qui lui garde quelque rancoeur.
Voilà que Franky doit accompagner Aloys pour la promotion de son livre. Le risque est grand, les couples sont en danger, à portée d’implosion.
Vous allez imaginer qu’il s’agit là d’un vaudeville avec des portes qui claquent et des amants dans les placards. Vous vous trompez : c’est beaucoup plus subtil.
Ce qui fait la particularité de ce roman est qu’ à chaque chapitre court – ils le sont tous – tour à tour, chaque personnage prend la parole, apporte sa pierre au récit de la même histoire jusqu’au dénouement.
De temps à autre, des poèmes, que l’on imagine d’Aloys mais plus sûrement de l’auteure elle-même, illustrent le récit.
Bien sûr, si la vie est pleine de surprises, les romans également. Bien sûr, Murphy ne meurt jamais sans que jamais il n’apparaisse. Bien sûr, on laisse là le roman, à regret. Pourtant, la question trotte dans notre esprit : qu’y-at-il de l’auteure dans ce roman ? Mystère de la création littéraire, curiosité du lecteur.
Alain Dagnez.
NB: La loi de Murphy se définit comme « la loi de l’emmerdement maximum. »