Murphy ne meurt jamais

Marc est éditeur, Élisa chirurgienne. Aloys est écrivain et Solange mère au foyer. Ces deux couples d’amis approchent plus ou moins la cinquantaine. Ils ont évolué ensemble, depuis leurs jeunes années dans une routine rassurante, en dépit de quelques écarts de conduite… Cette quiétude vole pourtant en éclat lorsque réapparaît Francesca.

Enfuie depuis vingt ans, elle revient de son exil et cherche à reconquérir leur amitié pour reprendre sa place parmi eux. Elle sera, à son corps défendant, le catalyseur de situations latentes que personne ne soupçonnait jusque-là.

Entre prise de conscience et déni du réel, introspection et bouleversements, chacun tente de se repositionner. Car ces hommes et ces femmes sont aussi des parents qui ne renoncent pas à leur bonheur personnel, tout en ayant à cœur de protéger leurs enfants. Un numéro d’équilibriste mis en scène dans une roman choral, tendre et positif, où chacun s’exprime au fur et à mesure que s’enfuient les certitudes et que se dessinent d’autres possibles.

Réflexion sur l’amour, le couple, l’amitié mais aussi sur la création et l’écriture. L’imaginaire se nourrit de nos vies et l’aventure humaine est sans doute la plus exaltante qui soit. On se révèle et on découvre l’autre jusqu’à notre dernier soupir, dans une appréhension du passé, du présent et du futur sans cesse renouvelée. L’existence apparaît comme une source inépuisable d’émotions, riche d’espoirs, de surprises et de secrets. Elle est toujours inattendue, certes parfois douloureuse, mais n’en demeure pas moins éminemment passionnante !

Propos de l'auteur

L’idée d’un roman contemporain a toujours été pour moi d’actualité. Murphy ne meurt jamais est un livre qui me tient particulièrement à cœur parce qu’il présente des thématiques et des problématiques inhérentes à une tranche d’âge que je connais pour y être moi-même. J’ai offert à chacun de mes personnages la possibilité de s’exprimer en respectant le même temps de parole pour chacun, afin d’approcher la vérité par le biais de plusieurs points de vue, puisqu’elle est souvent nuancée à défaut d’être polymorphe et que l’on peut vivre à deux un même événement et en faire une relation diamétralement opposée. Un roman choral donc, sans parti pris et bienveillant, où j’ai pu m’amuser parfois quand mes personnages m’ont montré que l’on fait davantage ce que l’on peut que ce que l’on veut. Il est en effet une donnée qui peut sembler un truisme et qui, si on y réfléchit, est plus complexe dans sa réalité : rien n’est figé, rien n’est acquis, rien n’est définitif ! Nous serons amenés à composer et à redéfinir notre « carte intérieure » tout au long de notre existence. Et jusqu’à notre dernier soupir, il nous faudra tant bien que mal… apprendre à vivre avec la vie ! C’est aussi une histoire résolument optimiste. Je l’ai voulue remplie d’espoir parce que, comme l’a si bien écrit Pagnol, nos jours ne sont beaux que par leurs lendemains !

Extrait

Une phrase martèle mon esprit, lancinante, obsédante, comme un vertige qui m’attirerait inexorablement vers l’abîme.

Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal ou, selon une variante plus détaillée, s’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie.

– Dites-moi que c’est une plaisanterie et je double votre salaire.

Mon assistante hausse les épaules en un geste d’impuissance.

– Hélas, non, Marc, c’est la vérité, rétorque-t-elle en déposant un parapheur sur mon bureau.

Je soupire.