Notes de pluie
Promenade en poésie à travers une quarantaine de textes reprenant les grands thèmes de la littérature romantique chers à l'auteure, que sont la fuite du temps, la solitude, la nostalgie, la fin d'un amour, le souvenir, le rêve d'un ailleurs, l'absence… Jouant de la langue, des structures syntaxiques et des sonorités, l'écrivain convoque son imaginaire ou restitue ses états d'âmes à travers des textes dont certains furent directement écrits pour être chantés.
Propos de l'auteur
Je compose des poèmes depuis mon plus jeune âge et caressais l’envie d’en publier un recueil. Après les romans, historiques ou non, et les essais, j’avais depuis longtemps au fond de moi le désir d’utiliser ma plume à d’autres effets. La poésie touche à l’intime. Dans sa définition, il s’agit d’un « art du langage visant à exprimer ou à suggérer, par le rythme, l’harmonie et l’image ».
Harmonie… Ce mot qui est aussi usité en musique est de loin celui que je préfère. Consonance douce, signification divine ! Elle est ce à quoi on aspire, ce qui crée du Beau, ce qui rend heureux ; elle est le but ultime parce qu’elle induit l’équilibre vers lequel on tend en permanence. Écrire devient alors ce qui console, par une conversion de l’émotionnel négatif en imaginaire, par la re-création d’un monde qui nous absout et nous libère en nous permettant une échappée belle à laquelle on aspire forcément dans la douleur de l’âme. C’est pourquoi la poésie est cathartique. Elle empêche toute forme de rancœur, car déposer son chagrin dans un poème, c’est ne plus jamais être capable d’en vouloir à qui en est la cause. C’est une manière de demeurer dans sa propre lumière, en utilisant une énergie négative pour fabriquer de l’harmonie. On l’aura compris, mon sentiment est que la poésie est ce qui transforme le plomb en or, un dépôt de plainte en quelque sorte, comme de la boue dont on ferait des nuages…
Extrait
À TOI
Le temps est au vertige
Nos fleurs évaporées
Ainsi qu’un encensoir
Sur leurs tiges ont vibré.
Voici que je m’afflige
Ce lumineux passé
Frémit dans le sang noir
D’un cœur qui s’est noyé.
Ton souvenir se fige
Comme un violon cassé
Pas d’harmonie ce soir
Je ne sais plus valser.
Mélancolique vestige
Langoureuse beauté
Vivante en ma mémoire
Tu demeures à jamais.
Ce texte est né de la transformation du poème « Harmonie du soir » de Baudelaire, le poème de prédilection de l'auteure.