La mort n’est pas une fin.

 

 

J’ai partagé sur Twitter et dans une interview mon ressenti face à la disparition de mon père, décédé du Covid 19 le 15 avril. À ma grande surprise, j’ai vu déferler sur ma TL une vague de soutien, de chaleur et de sympathie absolument incroyable ainsi que de nombreux témoignages de gens qui traversaient la même effroyable épreuve : la perte d’un proche que l’on nous interdit d’accompagner dans ses derniers moments, puis que l’on est empêché d’honorer dignement.

Le jour de mon anniversaire, de nombreuses personnes ont eu la gentillesse de me souhaiter une belle journée, tout en s’inquiétant de mon état d’esprit face à cette première échéance de « l’après ».  Inévitablement, oui, j’ai pensé au temps qui passe, au deuil, à la perte, à l’adieu, au « plus jamais ». Mais ce fut quand même une heureuse journée.

Un mois et dix jours après sa mort, j’ai célébré ma vie qui continue.

On touche ici à l’essentiel.

 « Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder fixement » écrivait La Rochefoucauld. C’est on ne peut plus vrai. La mort d’un être cher nous renvoie inexorablement à la nôtre. Celle de nos parents nous rend orphelin. Elle fait de nous des adultes définitifs, ce que beaucoup ressentent comme le fait de « n’être plus l’enfant de personne ». Sentiment de vulnérabilité, puisque disparaît la protection -même symbolique- de la figure tutélaire. Dans la pratique, il nous appartient au contraire d’aller chercher au fond de nous la richesse de cette filiation, de comprendre que ce parent que l’on pleure n’a pas fait le choix de nous abandonner et qu’au contraire, par amour, il a planté en nous les germes de notre accomplissement futur qu’il convient de faire grandir et prospérer, encore et toujours, quel que soit notre âge.

Certes, la douleur est violente, réelle ; mais alors, surtout, qu’elle ne soit pas vaine.

Si je suis en vie, c’est que l’histoire continue.

On n’apprécie jamais d’arriver à la fin d’un livre que l’on a aimé. Pourtant, il y a souvent dans le dernier tiers de ses pages de jolis retournements de situations ou de belles surprises. Un bon bouquin est celui qui nous intéresse, nous tient en haleine, nous inspire et nous fait espérer jusqu’à la dernière ligne !

Notre existence ne sera pas forcément un chef-d’œuvre ou un best-seller. Mais tachons d’écrire au moins un roman qui tient ses promesses : une bonne intrigue, du style et de la passion.

On peut choisir de rédiger plusieurs tomes ou un seul gros volume. Mais ne lâchons jamais la plume. Chaque être est unique et créé sa propre histoire. Ainsi que Zola le théorise dans les Rougon-Macquart : de la mort renaîtra la vie.

La perte d’un être cher nous oblige à puiser en nous des forces insoupçonnées. Mais souvenons-nous que de cette douloureuse épreuve jaillira forcément une source vive.

La mort est un passage.

La mort n’est pas une fin.

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