Olympe de Gouges, porteuse d’espoir

 

« Je lègue mon cœur à la Patrie, ma probité aux hommes, ils en ont besoin. Mon âme aux femmes… ». Ainsi s’exprimait Olympe de Gouges, peu de temps avant de mourir, guillotinée sur ordre de Robespierre à qui elle avait osé rappeler que le peuple devait être souverain et libre de ses choix.

 C’est cette âme, ce supplément d’âme, devrait-on dire, qui revit magnifiquement sur la scène du guichet Montparnasse dans la pièce intitulée Olympe de Gouges, porteuse d’espoir. La femme de lettres humaniste, féministe et tellement visionnaire s’incarne, deux siècles et demi plus tard, en la gracieuse, pertinente et touchante Juliette Stevez, qui nous fait voyager dans le temps. Annie Vergne qui assure la mise en scène, joue et abrite la pièce en son théâtre, symbolise l’imaginaire et la conscience de Sébastien (Ghislain Geiger, tout en sensibilité et en finesse dans son questionnement existentiel), permettant ainsi la mise en perspective de l’engagement politique d’Olympe face aux hommes et aux femmes que nous sommes devenus.

Il convient en effet dans ce propos de rappeler que La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que l’on a tant vantée depuis, laissait de côté l’entièreté de la gent féminine, c’est-à-dire la moitié de la société française.

Madame de Gouges s’est battue sans relâche pour l’égalité des droits, quel que soit le sexe, la religion ou la couleur de peau.

Olympe de Gouges, porteuse d’espoir met ce combat en lumière et participe à une nécessaire réhabilitation de cette femme tellement décriée et ô combien malmenée par la postérité !

Dans une mise en scène épurée et très pertinente, avec des dialogues ciselés au service de la vérité historique, servie par des acteurs convaincus et convaincants, Olympe nous est restituée dans son courage, sa clairvoyance et sa détermination, suscitant notre respect, notre gratitude et notre admiration.

On éprouve un immense plaisir et une émotion sincère à la voir se tenir devant nous si vivante, si réelle et si authentique.

Juliette Stevez, bouleversante, ressuscite dans toute sa force et sa fragilité cette femme qui assurait que sa vie n’avait pas d’importance et qu’elle œuvrait pour les générations futures.

Nous sommes celles-là.

Encore faut-il que nous apprenions à connaître notre histoire et à honorer les grandes figures qui méritent de l’être.

C’est chose faite et avec talent, dans Olympe de Gouges, porteuse d’espoir.